Corinne et moi devons lui trouver un nom à cette toue. Cela fait trop longtemps, qu’on l’appelle « bateau » ou « toue ». Nous devons le ou la baptiser !

Alors, c’est partie pour de longues réflexions en solitaire, puis en couple, mais aussi parfois en famille. Chacun y va de son idée et rien ne retient notre attention.

Il nous faut une idée originale pour trouver un nom qui nous correspond, nous ressemble.

Corinne adore le scrabble et moi les inventions de nouveaux mots, alors nous coordonnons nos deux cerveaux pour trouver ce nom, qui nous tient tant à coeur.

Il est 23 heures passées, nous sommes au lit et nous discutons, comme très souvent avant de nous endormir.

Je lui explique comment j’ai trouvé le nom de mon fûtreau, le CyRé. Si je vous dis que mon fils s’appelle Cyprien, vous commencez à comprendre. Cy de Cyprien et Ré de Régis ! C’est OK pour vous maintenant ?!

Alors, Corinne saute du lit et revient avec la boite de scrabble. En pleine nuit, dans le lit ? C’est vraiment une bonne idée ?!

Nous sortons toutes les lettres de nos prénoms et ne conservons que les lettres communes. Il nous reste r+e+i, ou ire, ou ier, ou rie, ou… enfin, RIEN quoi !

Bon autre solution, les lettres communes de nos noms. Cela donne : a, l, r. On obtient Lar ou Ral. Tu parles d’un nom pour un bateau !

Si on refait l’exercice avec les lettres communes de nos noms et prénoms, ça fait quoi : a+l+r+r+i+e = ralier ou lierra ou lairre ou larire… Bon, chou blanc, une fois de plus.

Nous avons beau tourné dans tous les sens les lettres, cela ne donne rien.

Je propose de reprendre l’idée du CyRé. Les premières syllabes de nos prénoms : CoRé ou RéCo. Ouais, bof, pour un bateau aussi important à nos yeux, c’est moyen et cela ne nous ressemble pas. Même application avec les premières syllabes de nos noms : Char et Ba. On arrive à Bachar (cela vous fait penser au Président Syrien…) ou Charba. C’est encore plus lourd et louche. Donc aucun nom ne se profile à l’horizon de notre nuit studieuse pour le moment !

Bon allez, dernière tentative pour ce soir, parce que cela fait une bonne heure qu’on est là-dessus et demain boulot ! On utilise les premières syllabes de nos noms et prénoms respectifs : Co + Char + Ré + Ba. Oh, là, là ! Cocharréba, un nom qu’on ne pourra jamais retenir ! Ou Charcobaré, ça pour être barré, on est bien barré même ! Bon alors, tentons Récharcoba ou Bacocharré ou Bacharcoré, oh, le revoilà ce syrien-là. Non, rien n’y fait. Nous n’arrivons à rien.

Corinne propose enfin de prendre toutes les lettres et de voir quel mot peut être composé. On tombe sur… RIEN. Nous ne parvenons à écrire aucun mot, même avec les applications de scrabble qui me permettent de tricher quand je joue avec Corinne…

La lassitude nous tenaille. Nous perdons espoir, alors que l’idée nous séduisait bien d’utiliser nos noms pour composer le nom de notre bateau à notre image.

Dernière tentative : nous ne prenons qu’une fois les lettres de nos noms et prénoms. Vous ne retenez que C + R + E + A + L + S. Alors, là, on s’envole vers des sommets… avec Relacs, Larces, Clares, Sarcle… Bref, impasse à nouveau. Quelle déception !

Et si… si ??? Voilà, ma Corinne qui trifouille les lettres dans tous les sens pour ne garder que CO + CH + BA + RE. Là, on tient peut-être quelque chose, car il y a presque autant de consonnes que de voyelles. Je remets en route l’appli pour tricher au scrabble ! Et nous arrivons à Cabocher. Tout de suite, ce mot nous fait penser à la tête, à têtu, au vocabulaire louchebem, l’argot des bouchers parisiens et lyonnais. Oh, on brûle là. Corinne saute du lit (oui, encore une fois ! ) et attrape le dictionnaire. Elle cherche frénétiquement le mot Cabocher et tombe seulement sur Caboche. Cela signifie « tête » dans le sens Personne intelligente, puis également « avoir la caboche dure ».

Alors on part sur Caboche avec une faute d’orthographe pour transformer ce nom en adjectif Caboché + R pour Racer comme pour les voitures ! Cela nous plait bien ! C’est décidé, la toue s’appellera CabochéR, avec un C majuscule pour Corinne et un R majuscule pour Régis. Trop content d’avoir baptisé cette toue et de trouver un nom qui nous ressemble un peu !